À qui la faute ? Pendant les années 80, le haut rendement a été le mot d’ordre en agriculture. Il a fallu sélectionner les variétés les plus solides pour supporter la mécanisation intense des pratiques agricoles et s’orienter vers la rentabilité de masse. L’augmentation des populations et la demande des consommateurs étaient au rendez-vous.
Aujourd’hui, seulement 200 variétés de plantes nourrissent la Planète dont 9 d’entre elles représentent 66% de la production.
Le risque ? Perdre la beauté de la biodiversité de notre Monde et tout ce que la Nature nous donne pour nous nourrir.
Notre champ d’action ? Le contenu de nos assiettes. À notre échelle, nous pouvons agir en mangeant différemment. On vous explique pourquoi et comment le faire.
Sauver la biodiversité, quels sont les enjeux environnementaux ?
Pourtant aux origines du monde, la biodiversité est un mot que l’on utilise seulement depuis les années 80. Elle nous parle de tout le vivant naturel sur la Planète : depuis le microbe jusqu’à l’humain. La biodiversité est constituée d’écosystèmes interdépendants. Si un maillon de la chaine est fragilisé, c’est la stabilité de la biodiversité entière qui est menacée.
Par exemple, 70% des cultures dépendent de la pollinisation. Nous savons maintenant que les abeilles se font rares. Leur disparition affecte donc l’écosystème végétal. Diverses plantes vont s’éteindre. Cela se fera au détriment d’autres écosystèmes connexes.
Il est impératif que toutes les espèces végétales et toutes les variétés d’espèces disponibles cessent de disparaître. En tant qu’exploitant terrien, l’agrosystème est le premier concerné par un changement de pratiques. Cet écosystème comprend les sols, les animaux et insectes de ces territoires et les éléments naturels qui le composent comme les haies ou les étangs.
Afin de favoriser la biodiversité, des méthodes de gestions alternatives sont proposées :
- La rotation des cultures et la réduction du travail au sol pour préserver le vivant souterrain,
- L’utilisation des fumures et l’implantation de légumineuses pour la fertilisation naturelle,
- L’usage d’infrastructures agroécologiques.
La diversité alimentaire qualifie tout ce que la Nature nous offre pour subvenir à nos besoins nutritionnels. Mais quelle est la relation entre la biodiversité et le contenu de nos assiettes ? Chaque choix alimentaire a un impact sur la source naturelle concernée. Si je choisis de manger des pâtes, je choisis de manger du blé. Quels sont les impacts de mon choix sur la biodiversité ?
Pourquoi promouvoir la biodiversité alimentaire ?
Lors de la révolution verte, 3 céréales ont été sélectionnées au détriment des autres pour leur haut rendement : blé, maïs et riz. Ces 3 céréales sont extrêmement demandeuses en eau et en pesticides car plus exposées à des maladies ou des parasites. Or, plus on traite, plus on détruit.
Il faut donc travailler à une meilleure gestion des ressources actuelles notamment en fonction du dérèglement climatique. Pour stopper les pertes, des associations ont décidé de sauver les variétés anciennes menacées. Certains agriculteurs travaillent à retrouver les semences de plantes paysannes. Les échanges de graines et de plants entre semenciers participent à recréer la biodiversité. Les rendements sont certes moins grands mais la résistance de ces plantes est forte. Moins d’eau, pas de pesticides, ces mannes nourricières s’adaptent au monde actuel.
La résilience des plantes assure plus de sécurité alimentaire. Depuis 2019, la FAO alerte fortement sur l’imminence absolue de stopper les ravages sur la biodiversité. Il s’agit de préserver la diversité alimentaire en redéployant les variétés végétales et en respectant les écosystèmes environnementaux.
Le but est d’éviter une pénurie de denrée pour la Planète. Les premiers à en pâtir seraient encore une fois les populations les plus démunies. Pourtant, elles vivent justement dans des contrées où la diversité alimentaire est possible. C’est le cas de l’hyper-résistant millet aux faibles besoins hydriques et insensibles aux ravageurs. Il est cultivé au Sahel, au Pakistan ou au Bangladesh, là où les populations ont besoin de soutien.
Enfin, agir pour la biodiversité alimentaire, c’est conserver des traditions ancestrales qu’elles soient agricoles, culturelles ou environnementales. Ce sont des gestes, des pratiques, des paysages et des goûts. Afin que la soupe de petit épeautre ne soit pas d’un souvenir de votre grand-mère…
Comment agir à mon niveau ?
Vous mangez en faveur de la biodiversité ? Voici les premières actions à mettre en place en faveur de l’éco-nutrition durable.
Je diversifie mon alimentation
Commencez par ouvrir vos placards à d’autres possibilités. Sortez des 4 grandes céréales habituelles pour en consommer d’autres. Millet, sorgho, quinoa, sarrasin, orge, seigle vous attendent en magasins bios. Il en va de même pour les fruits et les légumes. C’est de la découverte mais aussi du goût et de nouvelles expériences culinaires.
Je consomme plus de légumineuses
La FAO promeut les légumineuses comme nouvelle source d’énergie alimentaire avec un énorme impact bénéfique sur la biodiversité. Les légumineuses possèdent la particularité de capturer l’azote contenu dans l’air pour produire des composés azotés. Relargués dans les sols, ils gagnent alors en fertilité.
Je mange bio
N’oublions pas les fondamentaux de l’agriculture biologique : respecter l’équilibre entre ce que la Terre nous donne et ce que nous lui prenons. La protection des cultures doit se faire de manière non agressive pour préserver tous les écosystèmes. En bio, on vous propose plus de diversité que dans le circuit classique.
Enfin, les produits ont plus de goût, possèdent plus de nutriments et rassasient plus vite : une autre idée du rationnement.
Ecoutez notre podcast sur la biodiversité alimentaire :